TRANSITION ÉNERGÉTIQUE DES VÉHICULES
M. le président. La parole est à M. Thierry Benoit.
M. Thierry Benoit. Monsieur le ministre de la transition écologique et énergétique, je voudrais vous interroger sur la filière industrielle de l'automobile. La France a la chance de compter des constructeurs automobiles de renommée européenne et même mondiale, je pense évidemment à Peugeot-Citroën et au groupe Renault.
Chaque année, plus de sept millions de véhicules français sont construits dans le monde. D'ailleurs, si nous fêtons cette année le centième anniversaire de la marque Citroën, cela prouve bien que la construction automobile française est une tradition séculaire.
Cependant, votre prédécesseur Nicolas Hulot avait annoncé que le Gouvernement s'engageait à arrêter la commercialisation de véhicules à moteur thermique à l'horizon 2040. J'ai examiné, avec mes collègues du groupe UDI-Agir et indépendants et avec nos collaborateurs, le projet de loi Mobilités : on voit bien qu'on continue de parler, en 2019, des énergies fossiles – le gasoil, l'essence –, et puis aussi un peu d'électricité, de trottinette et de vélo, mais pas de transition écologique.
Le texte ne propose pas d'alternatives crédibles à ce dont disposent aujourd'hui les Français, à savoir le pétrole, alors que nous sommes tous piégés puisqu'il n'y a pas d'alternative aujourd'hui au moteur thermique !
Vous avez évidemment une responsabilité face à cette nécessité d'engager une stratégie avec les constructeurs pour nous sortir du tout-pétrole. Quelle est la réelle volonté du Gouvernement et des constructeurs en matière de motorisation ? Quelle est la stratégie du Gouvernement pour en finir la dépendance au pétrole ?
M. le président. La parole est à M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire.
M. François de Rugy,Oui, monsieur le député, il faut conduire une transformation du secteur de l'industrie automobile et, en même temps, une transformation du secteur des transports dans son ensemble. Les habitudes de nos concitoyens ont déjà changé, et l'industrie automobile commencé à se transformer.
Les constructeurs français, aujourd'hui internationalisés, sont parmi les leaders de cette transformation. L'alliance Renault-Nissan est ainsi leader pour la voiture électrique,…
M. Thibault Bazin. À quel coût ?
M. François de Rugy,…et le groupe Peugeot-Citroën – PSA – va développer une gamme de véhicules hybrides électriques rechargeables en plus des véhicules totalement électriques et des véhicules thermiques. Je tiens à rappeler que les véhicules thermiques fabriqués par nos constructeurs sont parmi les plus sobres de cette catégorie aujourd'hui, et que le premier axe de recherche consiste à baisser la consommation des moteurs à essence.
Les pouvoirs publics français et européens accompagnent cette politique de transformation profonde. Ainsi, En France, nous développons un réseau de bornes de recharge électriques : il y en a déjà 25 000 déployées sur les espaces publics, en plus bien sûr des recharges à domicile, et il y en aura 100 000 d'ici la fin du quinquennat.
Nous avons prévu un bonus de 6 000 euros pour soutenir l'achat d'un véhicule électrique et, nouveauté cette année, un bonus de 2 500 euros pour les véhicules hybrides électriques rechargeables car c'est un compromis entre les véhicules à essence classiques et les véhicules électriques.
M. Aurélien Pradié. Rendez-nous Hulot !
M. François de Rugy,Vous avez raison : il faut voir plus loin encore. Nous avons ainsi déjà développé les agrocarburants, et nous allons poursuivre dans cette voie avec une nouvelle génération car les recherches aboutissent. Quant à l'hydrogène, c'est sans doute pour dans dix ans, mais là aussi des groupes français, notamment Michelin, sont impliqués, et nous les soutenons.
M. Aurélien Pradié. Libérez Hulot !
M. François de Rugy,Enfin, vous le savez, existe un projet franco-allemand de construction d'une usine de batteries en France et d'une autre en Allemagne pour fournir l'industrie automobile.