M. Yves Guéna attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la forêt sur la situation de la trufficulture française. Florissante à la fin du siècle passé, cette production avait procuré des ressources importantes à des zones de causse du sud-est et du sud-ouest de la France. Après un déclin sensible à partir de la première guerre mondiale, des efforts de relance ont été entrepris, mais ces efforts, ont été freinés, notamment par le délai qui s'écoule nécessairement entre la plantation des arbres associés à la truffe et l'entrée en production.
Actuellement, notre production nationale, qui est largement inférieure à celle du début du siècle, ne suffit plus à satisfaire les besoins intérieurs, et notamment de la conserve : la France importe des truffes noires. Alors que, pour des raisons économiques et d'aménagement du territoire, le développement de la trufficulture devrait constituer une opportunité à privilégier, le ministère de l'agriculture, semble-t-il, ne consacre plus de crédits pour le développement de cette production.
Sans doute des collectivités locales ont déjà pris le relais de l'Etat en ce domaine ou s'apprêtent à le faire comme les y invite l'article 81 de la loi de finances pour 1990 (loi n° 89-935 du 24 décembre 1989), mais un concours du ministère de l'agriculture semblerait bien nécessaire, afin de donner une impultion réelle, afin de fournir un mode opératoire fiable à ceux qui voudraient réaliser des plantations en montrant clairement l'engagement de l'Etat à leur côté, afin que notre pays retrouve en ce domaine la place privilégiée qui était la sienne.
Les offices d'intervention dont un des rôles est de favoriser la progression de certaines productions agricoles devraient aussi être mobilisés pour des aides à la plantation. Il souhaiterait donc connaître quelles mesures vont être prises pour que la France retrouve rapidement une production trufière excédentaire.